Le blog du Jardin de la Salamandre

Helleborus x ericsmithii fut nommé en l'honneur d'Eric Smith (1917-1986), pépiniériste et jardinier anglais qui créa de nombreux cultivars d'hellébores dans son jardin de Southampton, Hampshire, Angleterre. Eric Smith obtint cet hybride stérile en croisant H. niger avec H. x sternii, ce dernier issu du croisement d'H. argutifolius avec H. lividus. Les feuilles profondément divisées avec des folioles à dents épineuses sont vert foncé marqué de gris et parcourues de nervures plus pâles ; cette patine argentée est plus prononcée sur les nouvelles feuilles. Ce superbe feuillage forme une touffe dense d'où émergent, au cœur de l'hiver, des tiges rose foncé de 40 cm de haut surmontées de bouquets de grandes fleurs blanches semblables à celles d'H. niger mais nuancées de rose s'intensifiant en fin de floraison, particulièrement chez la forme que nous cultivons. Dans notre jardin, nous avons installé cet hellébore en bordure de plate-bande mi-ombrée en compagnie d'Euphorbia 'Efanthia' au feuillage pourpré en hiver.

Chimonanthus praecox, découvert en Chine et introduit en Angleterre en 1766, est un merveilleux arbuste dont la fragrance égaie ces jours maussades de janvier. Certes, en été, c'est une plante discrète, d'aucuns diront disgracieuse, terne, avec son feuillage ordinaire, presque ennuyeux : des feuilles longues, étroites, à la texture rugueuse, d'un vert moyen se colorant de jaune à l'automne. Mais au cœur de l'hiver, apparaissent, suspendues aux rameaux nus de l'année précédente, de curieuses petites fleurs presque diaphanes, souvent réunies par deux ; les pétales du pourtour, jaunes et cireux, en s'écartant, dévoilent ceux du centre, plus petits, pourpre-brun ; elles exhalent un délicieux parfum de jacinthe qui, les jours sans vent, se répand dans tout le jardin. Cet arbuste dépasse rarement 3 mètres de haut ; il faut être patient car il s'installe lentement, dans un endroit abrité et de préférence au soleil, et ne donne pas de fleurs durant son jeune âge. Nous taillons les rameaux défleuris juste après son abondante floraison afin d'éviter que la plante ne devienne trop dégingandée. 

Ophiopogon planiscapus 'Nigrescens' est une forme peu courante de cette espèce originaire du Japon où elle pousse dans les bois et les fourrés. Malgré son feuillage graminiforme, cette plante aux racines tubéreuses, proche du genre Liriope, appartient à la grande famille des Liliacées. Haute de 25 cm, elle s'étale lentement par des stolons pour former de petites colonies. Au printemps, les feuilles en lanières, brillantes et coriaces, sont vert bronze ; à l'approche de l'été, elles deviennent pourpre foncé, presque noires, tandis qu'apparaissent, enfouies au milieu de ce feuillage étrange, de courtes tiges portant de petites clochettes lilas suivies à l'automne de fruits bleus luisants qui persistent presque tout l'hiver. Dans notre jardin, nous l'avons intallé à l'ombre de Rosa 'Penelope', sur un tapis de Campanula punctata f. albiflora aux fleurs très pâles.

Ophiopogon planiscapus 'Nigrescens' a reçu un Award of Garden Merit en 1993.

Aster ageratoides 'Ashvi' est un cultivar vigoureux de 60 cm de haut. La plante forme un dôme de feuillage dense, très découpé, vert clair. Une multitude de petites fleurs blanches à cœur jaune s'épanouissent de septembre à novembre. Cet aster constitue au jardin un merveilleux couvre-sol de croissance rapide, proliférant en bordure de massif ensoleillé où il occupe l'endroit laissé libre par Allium giganteum.

Aconitum carmichaelii Wilsonii Group est originaire de Chine où il pousse en lisières de forêts, dans les fourrés et les prés montagneux. Cultivée depuis la fin du 19è siècle, cette espèce vigoureuse tient son nom du "chasseur de plantes" anglais Ernest Wilson (1876-1930). Cette plante extrêmement toxique aux racines tubéreuses forme une touffe de grandes tiges érigées de 150 cm de haut garnies de feuilles vert foncé profondément découpées. Du début de l'automne aux premières gelées, ces hampes raides et robustes portent des grappes de grandes fleurs bleu violacé, en forme de casque. Cet aconit pousse à deux endroits du jardin, à mi-ombre sous le couvert de Corylus maxima 'Purpurea' et en bordure de plate-bande plus ombragée, sur un tapis de Cyclamen coum aux nouvelles feuilles joliment marbrées.